Top articles
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Les choix de Sarah
Sarah Poulain est écrivaine, auteure de plusieurs livres : Belle de vie et Borderline , et a participé à l'ouvrage collectif Le dernier voyage du Lancastria. Sarah est également une des plus anciennes participantes de l'atelier de La Passagère et c'est...
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Ma ville, mon territoire
Je t’ai aimé, tu as été la première, je voudrais dire la seule mais je mentirais. Mon âme volage a retrouvé des amours après toi même si ca a été dur de s’habituer à des nouvelles villes, des nouveaux arrachements. Je t’ai quitté il y a 46 ans mais tu...
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Ailleurs
Ailleurs, c’est ton absence Ailleurs, c’est demain et ses incertitudes Ailleurs, c’est un soleil qui se voile d’ombre claire Ailleurs, c’est ta voix quand elle murmure mon nom Ailleurs, c’est le ciel rose de l’aurore Ailleurs, c’est Dieu qui rit Ailleurs,...
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Mon territoire
Mon territoire est cet espace intime qui me permet d’exister aux yeux des autres sans que ne se dévoile ce qu’il m’est important de préserver. Il est mouvant, comme une ouverture de porte à géométrie variable. La parole ne peut pas tout dire, le langage...
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Ton Montmartre
Ton Montmartre est celui des années 70 et n’existe plus. Il est celui de ta mémoire vivifiante ou mortifère, selon tes errances et tes moments bénis de rencontres. Si tu revoyais la Place du Tertre maintenant, tu n’y reconnaîtrais plus rien de l’ambiance...
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Pachydermique
J’avais décidé de me fabriquer une robe. Ou plus exactement, j’étais tombée amoureuse d’un tissu gris, chatoyant de différentes teintes de mauve. Si je me souviens bien, c’était un motif fleuri très fondu, de type fleurs de chardon. C’est vague, cependant…....
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Les muscaris bleu et le Vase Noir
"A ce moment, je me suis souvenu du vase noir hérité de mes parents. A leur mort, il était toujours dans le salon, posé sur la petite table pour fumeur. Après que mon père ait renoncé au tabac, le vase et la petite table étaient restés là, à la même place...
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Ecrire... Citations sur l'écriture
Ecrire… “Sur terre, seule l'écriture permet de tendre vers le tout de son vivant.” De François Cheng / Cyberpresse - 15 Mars 2002 « L’homme est l’être qui ne peut sortir de soi, qui ne connait les autres qu’en soi. » Marcel Proust, Albertine disparue...
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A l'ombre des chênes
A l’ombre des deux chênes, je suis sous la tonnelle. Arbres séculaires, vous me protégez du regard, voir sans être vue, quel délice ! Tels des vieux sages, vous êtes en retrait du monde. L’ombre de vos branches déployées me rassure, je m’y love, je prends...
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Ateliers en ligne
L'atelier en ligne, débuté en mars 2020, se poursuit au-delà de la période de confinement, il est également ouvert à tous, sur inscription. Pourquoi écrire à distance ? Dans un premier temps, pour pallier aux nécessités du confinement mais ce mode de...
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Le détail qui change tout
La femme rousse au jardin – Toulouse-Lautrec 1889 Critique imaginaire On ne peut contester le fait que M. Toulouse-Lautrec, pourtant issu d’une des plus respectables familles de France, use à l’envi d’une manière de faire qui traverse avec constance toute...
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Le pull-obleu
On sonne. Je tressaille, lâche ma voiture de pompiers pour me précipiter à la porte d’entrée que vient d’ouvrir ma mère. Le facteur est là, qui livre le colis tant attendu. À peine la porte est-elle refermée que je m’empare du gros carton, étonnamment...
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Les mangeurs de pommes de terre
Les mangeurs de pomme de terre Pour peu qu’on s’abandonne à sa première impression, la tonalité sombre de l’oeuvre peut rebuter, qui pousse le regard à s’en détourner plutôt qu’à s’y attarder. La scène elle-même est sans attrait : cinq personnes, aux...
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L'ensemble gris
Mon grand-père était mort. Ma grand-mère ne voulait pas porter le deuil. « Ah, ça non ! Pas question d’être en noir tout l’temps ! » Ma tante, couturière, avait proposé à ma mère de payer le tissu tandis qu’elle se chargerait de « la façon ». Ce fut l’occasion...
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Les sandales
Je ne le voyais qu’en été, dont il passait la plus grande partie chez sa fille. L’homme était bedonnant et portait toujours un marcel à résille, d’un blanc presque gris, sous une chemise à manches courtes, aux couleurs souvent pâles, ainsi qu’un bermuda,...
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La vie qui coule
Qu’attendre d’une transparence ? Qu’espérer d’une buée qui émeut ? Tendre une main incertaine pour se saisir de l’objet qui contient tout à la fois le désir et son assouvissement ? Déglutir avec peine devant cette pureté qui appelle. Suis-je prête ? Suis-je...
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Comment j’ai appris à tuer les poulets
Je n’ai pas toujours été comme ça, on m’a appris. Surtout, c’était plus facile depuis que j’avais voulu tuer mon père. Ma mère m’en avait empêché. Mollement. C’aurait été plus simple pour tout le monde si j’avais été jusqu’au bout. Mais la prison, le...
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La tarte aux myrtilles
Chaque dimanche d’août, le petit déjeuner à peine avalé, nous nous emparions, avec une joie non dissimulée, des paniers d’osier soigneusement tapissés de papier journal avant de nous éparpiller gaiement sur les pentes escarpées qui entouraient le chalet....
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Un jour de pluie à Paris
Vivian Maier, photographe La photo est prise en extérieur. Elle pourrait se passer sur un quai de Seine débarrassé de ses bouquinistes. Le cliché est pris en contre champ, accentuant les noirs. Les personnages sont de dos. Le parapet en pierre dessine...
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Bienheureux dormeur
Atelier d’écriture du vendredi 07 décembre 2018 Imaginer le hors champ de la photo prise par Viviane Maïer La prise de vue de Viviane Maïer, format à l’italienne en noir et blanc, représente un dormeur sur un banc public sans dossier, le long d’un fleuve,...
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Le bruit c'est la vie
Lors de ma première visite de cette chambre d’étudiant dans le Quartier latin, j’en avais apprécié le silence certainement favorable aux journées studieuses. Par la fenêtre ouverte sur le plein été, seul le roucoulement des pigeons me parvenait et, un...
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Livres de rêves, rêves de livres
Mes pas résonnent sur le carrelage au plus profond de la nuit. Le couloir s’allonge au fur et à mesure que j’avance, comme s’il ne devait jamais finir. Mes pieds génèrent de la surface au lieu de la réduire. Sur la gauche, un frôlement d’ailes. Une lueur...
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Quand tout à coup le corps vous lâche…..
Quand tout à coup, le corps m’a lâché, j’ai d’abord eu un mouvement de chute et d’abandon ; je suis restée sidérée pendant un temps qui n’en n’était pas un, un hors-temps vertigineux, abysses obscures où la pensée n’a plus court, où ça ne respire plus....
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Ecrire la mer avec Pascale
Autoportrait sur la grève à marée basse La mer est basse et très lointaine. Pour aller voir les parcs à huîtres, elle commence à marcher dans le sable mouillé qui ressemble à une boue de thalasso, ses pieds s’enfoncent un peu mais cela ne dure pas longtemps,...
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Décibels
Rentrée. Nous étions le 4 septembre. Il faisait froid et brouillasseux. C’était le jour de la rentrée. La classe autour de moi grouillait d’enfançons entre 2 et 3 ans. Un jour de rentrée en petite section d’école maternelle, c’est l’horreur absolue. Une...